Imaginez… Vous entrez dans un bar. Entre les pages d’un épais catalogue, vous choisissez une chanson, la notez sur un bout de papier. Vous avez le cœur qui bat la chamade. Comme dans un rêve, vous saisissez le micro tendu puis, devant une foule d’inconnu·es, vous commencez à chanter… Dans Orchestre vide, longing for you, cinq personnages aussi éclectiques que singuliers explorent le karaoké comme espace où tous les épanchements sont possibles. Dans les interstices des chansons, se joue leur combat entre corps social et corps qui déborde ; entre souci de se contenir et besoin irrépressible de se raconter. Et si, le temps d’une soirée, on (re)découvrait des facettes de soi inconnues ou oubliées, étouffées par le quotidien et la normativité ? Et si d’autres histoires étaient possibles ? Le karaoké est plus qu’un divertissement ou une simple parenthèse : il est un lieu où se réinventer, se dévoiler et se rencontrer, en faisant fi de la pression du jugement ou de l’exigence de la perfection. À la fois songe et réalité, expérience individuelle et collective, il est une surface de projection intime, le terreau des souvenirs ou de la nostalgie d’un futur à venir. Le temps d’une chanson, le fantasme d’être quelqu’un d’autre s’y ancre de façon effective. « Karaoké » est un mot-valise japonais qui signifie « orchestre vide », en référence à l’interprète chantant seul·e, sans musicien·nes. Pour le sociologue sud-coréen Young-ha Kim, cette pratique serait la résurgence d’un besoin d’exprimer notre désir artistique. Après avoir soutenu le précédent projet d’Habib Ben Tanfous Ici je lègue ce qui ne m’appartient pas, nous sommes très heureux·ses à l’idée de cette nouvelle aventure artistique. Explosant le simple cadre du karaoké, Orchestre vide, longing for you s’empare de nos débordements sentimentaux comme matière première pour composer un éloge à la vulnérabilité.
Pour la quatrième saison consécutive les soirées Jardinières* viennent étendre et entremêler leurs racines et leurs histoires en devenir.
Après Bwanga Pilipili, Nadia de Dyn, Léa Rivière, Lylybeth Merle, Lisette Lombé, Stéphanie Auberville, Marthe Degaille, Laurène Marx, Soa Ratsifandrihana, Samira Hmouda, Hakima Elbouri, Lila Magnin, Ophélie Mac, Gia Abrassart, Aline la Sardine, Casta, Judith Gaillard Hwang, Hélène Pirenne et Z&T, 9 autres fem·mes* viendront rejoindre la Gang des Jardinières* cette saison et partager avec vous, leurs histoires, leurs expériences, leurs imaginations et leurs intimités lors de trois nouvelles soirées pensées comme des moments susceptibles de créer des archives et des mémoires vives, sécantes et plurielles. De rendre compte de passés, de présents et de futurs botaniques.
* s’identifiant en tant que fem·me/jardinière.
Jardinières* est soutenu par la COCOF.