Défendre l’exercice de la dignité pour tou.te.s, l’art et la culture

Aujourd’hui la santé est une priorité pour chacun et chacune d’entre nous.
Le respect des règles est nécessaire pour qu’ensemble, nous sortions de l’épidémie. La contribution de toutes et tous est indispensable.

Si vous étiez citoyen.nes non avertis comme nous, alors vous avez découvert aussi qu’une épidémie est à la fois agent révélateur des fonctionnements de la société et, renforçateur de ses dysfonctionnements ; ce que nous savions déjà de la précarité. Les appels à l’aide du monde médical sont nombreux ; mais pas qu’eux. Depuis la mise en œuvre du confinement, des demandes de soutiens politiques et financiers nous arrivent du côté culturel, des artistes et du côté social : pour garantir la survie, des repas, des douches, des soins de santé aux plus exclus d’entre nous. Nous les relayons ici sur notre site, sur nos réseaux sociaux.

Dans la nécessité de prioriser le droit à la santé par rapport à tous les autres droits, l’occasion est donnée aussi à chacune et chacun d’entre nous d’expérimenter, de manière forte, à quels points ces droits fondamentaux sont interdépendants : qu’est-ce que serait une vie en bonne santé sans le droit de circuler, sans le droit à la justice, à la sécurité, aux liens sociaux ? Sans le droit à la culture ?

Cette expérience, certaines personnes parmi nous la font depuis longtemps, parce qu’elles ont hérité d’un passé empreint de précarité, parce qu’elles ont subi un accident dans leur parcours personnel, professionnel, parce que les enjeux financiers et géostratégiques mondiaux, les crises climatiques, les ont amenées jusqu’ici. Dans les communes les plus pauvres de Bruxelles par rapport aux communes les plus riches, elles ont aujourd’hui 3 ans d’espérance de vie en moins, 3 fois plus de risque de chômage, 3 fois plus de retard scolaire. Renforcer un cadre de vie digne pour toutes et tous, pour qu’entre la vie et la mort il y ait autre chose que la survie est un enjeu sociétal qui précédait et se poursuivra après l’épidémie.

« Quand on est pauvre, l’inquiétude du lendemain fait qu’on accepte d’être soumis. L’art permet de s’exprimer, de résister » Geanseric

Cela passe par l’accès à la santé, à la formation, à des revenus et logement décents… cela ne peut se passer ni sans art, ni sans culture qui nourrissent le sens de la vie personnelle et collective, qui participent à l’accomplissement des droits humains : + de liberté, + d’éducation, + d’enrichissement psychosocial, + de conscience, + d’autonomie, + d’équité, + de diversité, + d’universalité.

Une démocratie juste, équitable, vivante ne doit laisser personne rester en-dehors de la vie [culturelle] pour des raisons de confinement socioéconomique.

La contribution de toutes et tous y est, donc là aussi, indispensable. Et possible, par la médiation culturelle.

C’est ce dont nous témoignons avec nos partenaires culturels et sociaux, les publics, les artistes à travers la 6ème édition du Réseau en Réflexion "Culture pour toutes et tous à Bruxelles. Lutter contre la précarité par la médiation culturelle", que vous découvrirez en cliquant ICI

Laurence Adam
Directrice Article 27#Bruxelles